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Cette fois mon billet sera un peu plus personnel, mais je crois que cela s’applique à de nombreuses personnes sur le web. Je suis ce qu’il est convenu d’appeler un “introverti”. Souvent je ne parle que peu (ce qui me permet d’écouter beaucoup!), je laisse souvent passer les autres devant ce qui passe élégamment pour de la galanterie et je tourne tellement en rond avant d’oser aborder une charmante inconnue que de toute façon elle est partie depuis longtemps! Je suis ainsi, depuis le secondaire je crois bien et pour des raisons qu’il serait inutile d’exposer ici.

Un début de réflexion m’est venu sur ce sujet suite à la lecture d’un article dans le journal LaPresse, À la défense de l’introverti. L’auteure Sylvie St-Jacques y parle d’un livre sur la question, et surtout du fait que depuis des décennies l’espace est davantage occupé par ceux qui ont une grande facilité de parole, qui savent prendre le devant de la scène et surtout, prendre tout l’espace disponible. Certains le font avec un élégance désarmante pour l’introverti que je suis tout en sachant mettre ceux qui les entourent de l’avant; d’autres sont davantage monopolisateurs.

Je me suis donc rappelé en lisant cet article pourquoi j’ai “réellement” accédé à internet en 1995 avec un puissant modem 28 000 bauds. C’était quelque part peut-être oui, pour pouvoir communiquer tout en restant caché. L’idée de ne pas avoir a affronter le regard de l’autre au moment de la prise de contact à son charme. Tout comme de savoir que l’on se sera pas seul lors d’un souper ou d’une rencontre plus formelle puisque des liens aura déjà été forgés avant cette première rencontre face-à-face. Pourtant après plus de 15 ans sur le web, force m’est de constater qu’il n’en est… pas rien; le web a permis de très belles et très durables rencontres, mais peu tout de même je dirais. Simplement que je demeure toujours aussi introverti, peu à l’aise dans une foule, mais pas tellement plus bavard sur Twitter et Facebook non plus. Bien sûr je gazouille et commente davantage que je ne l’aurais fait en personne. Mais au bout du compte, ce désir de s’exposer passe rapidement et l’introverti revient au galop!

Bref, il ne faut pas perdre de vue que le web et les médias sociaux, malgré l’immensité des ouvertures et des possibilités offertes, ne changent en rien la nature de la personne qu’on est. Là comme ailleurs, il faut savoir se connaître, oser se demander ce que l’on souhaite réellement, et utiliser les outils que l’on a en main pour y parvenir.