C’est une véritable tempête que je vois déferler depuis ce matin sur mon compte Twitter. Un article de Patrick Lagacé met en lumière un blogue, À vélo, citoyens! qui fait la promotion du cyclisme à Montréal. Le problème? C’est que les trois principaux propagandistes de ce blogue ne sont en fait qu’un seul employé de la firme Morrow communications, et le but réel du site est la promotion du nouveau Bixi. Il s’agit dans ce cas d’usurpation d’identité, dans un médium où le mot d’ordre est l’authenticité.
Par contre, je ne peux m’empêcher de faire un parallèle entre ce cas, et la récente décision du Conseil de presse au sujet du chroniqueur et blogueur Nelson Dumais. Ce dernier s’est fait taper sur les doigts pour ne pas toujours écrire de façon clair limpide et explicite que les produits testés dans ses chroniques ou voyages à certains événements avaient fait l’objet de commandites. Dans ce cas, je suis d’accord avec la grande majorité des commentaires, dont celui de M. Dumais: même si ce n’est pas écrit à chaque paragraphe, il est connu et reconnu que des produits sont donnés ou prêtés gratuitement, que des voyages sont payés, et que le chroniqueur est plus souvent qu’à son tour exposé à la « propagande ». Il revient donc au chroniqueur de s’assurer de son intégrité dans ses articles, et à ses lecteurs de juger cette intégrité honnête ou biaisée.
Dans cet exemple, M. Dumais agit toujours sous son nom réel. Et c’est là que le bas blesse le plus dans l’exemple de morrow-bixi. La création de 3 personnages, « gérés » par un seul employé, et qui sont aussi sur Facebook, et qui simulent une vie sociale.
Lorsque l’on parle d’authenticité, ça ne veut pas dire je crois de crier chaque fois que l’on ouvre la bouche pour qui on travaille. Mais ça veut dire que lorsqu’on blogue (ou Twitt ou web-2.0-tise) le lecteur doit être en mesure de trouver qui nous sommes, et quels sont nos intérêts dans l’opération.
Car il ne faut pas s’en cacher, plusieurs écrivent de façon rémunérée. Il s’agit donc de trouver à quelle teinte de gris il faut tirer la ligne, entre le blogue totalement neutre et citoyen, le blogue corpo sur un site commercial, et le blogue visant la promotion d’un produit ou d’une position.
P.-S. Il est intéressant de noter que Michelle Blanc, une des blogueuses les plus connues de la francophonie, a réussi en moins de 12 heures à se hisser en 2e position Google avec le terme « morrow communication ». Comme quoi une personne qui sait bien positionner sa marque en retirera ensuite des bénéfices de toutes sortes.
C’est, dans ma classification, un blogue thématique…
http://ysengrimus.wordpress.com/2009/07/15/typologie-des-carnets-blogues-electroniques/
… qui a voulu emprunter la voie de la cyber-fiction. Maintenant, il doit assumer le retour du manche. Je crois que les consommateurs jugeront le produit, pas la campagne.
Paul Laurendeau