Pour la parution de son livre, le pharmacien Jean Coutu a donné quelques entrevues (entre autres au journal Les Affaires) ou il explique l’origine de ses chaînes de pharmacies. À l’époque, les pharmaciens avaient leurs propres concoctions maisons pour se distinguer vis-à-vis leurs clients. Il y avait sûrement des charlatans, peut-être bien aussi d’autres qui, bien intentionnés soient-ils n’en faisait jamais trop.
Puis sont arrivés les manufacturiers et avec eux, la standardisation. Quelques gros joueurs ont pris toute la place, ce qui ne laissait que très peu de place à “l’unicité’” de la personne derrière le comptoir. La solution de Jean Coutu? Devenir assez gros lui même pour ne pas être avalé tout rond! À partir de ce moment, il n’y avait plus que le prix pour se distinguer de la compétition.
Qu’en est-il de l’ère numérique? Est-ce que le même phénomène est en train de se produire sur la grande toile avec les Google, Facebook et Apple de ce monde? En fait, j’ai l’impression qu’on assiste exactement au phénomène inverse, mais qui conduit au même résultat!
Je m’explique: Sur Amazon, pratiquement tous les livres se vendent 9,99$, une chanson vaut entre 0,99$ et 1,29$, sur le AppStore c’est à peut-être la même chose. Bref, maintenant, ce sont les prix qui semblent fixés d”avance. Il faut donc offrir plus, offrir mieux, offrir différemment.
Mes deux cents…
Est-ce une bonne chose? Honnêtement je ne sais pas. Puisque l’une des balises semble coulée dans le ciment, les arnaqueurs n’ont pas le choix de se jeter sur le reste: offrir un produit pas trop testé et instable, ce servir de commentaires des usagers pour faire les tests qu’on aurait autrement fait à l’interne, ne jamais en faire trop, n’offrir que ce est est déjà standard sur le marché. Bref, suivre la grosse vague.
Parfois, l’évolution numérique ne me semble être qu’un grand, très grand cercle…
Je suis tombé dernièrement sur ce sondage de la firme française Spintank, qui démontre comment les gens de l’hexagone utilisent les réseaux sociaux créés par des entreprises. Bien que cette étude ait été réalisée de l’autre côté de l’océan, je crois qu’au Québec (et probablement un peu partout au monde) les résultats seraient similaires.
Seulement 17% des gens interrogés se sont déjà exprimés en ligne au sujet d’une entreprise
De ceux-ci:
37% l’on fait pour exprimer une insatisfaction au sujet d’un produit ou service
51% espéraient obtenir une réponse précise ou une expertise de la part de l’entreprise
70% des répondants se sont dits satisfaits de leur expérience
Ce qu’il faut retenir de cette étude selon moi:
Maintenir une veille constante devient primordial
Bien que cette étude sur l’utilisation des réseaux sociaux portait essentiellement sur les réseaux mis en place par les entreprises elles-mêmes, elle démontre que de plus en plus de gens utilisent les plateformes sociales pour exprimer leur insatisfaction. Comme la nature à horreur du vide, si vous n’êtes pas là pour répondre, quelqu’un le fera “pour” vous.
Il faut être prêt à répondre, parfois accepter le blâme
L’automne dernier j’ai fait une fiche sur l’utilisation des réseaux sociaux lors d’une élection. Dans l’ensemble, la marche que je proposais à l’époque peut s’appliquer dans n’importe quel contexte. Répondre rapidement démontrera votre sérieux et votre désir d’être à l’écoute de vosclients. Dans certains cas, votre capacité de réaction pourra même vous apporter une image positive, malgré un commentaire de départ négatif.
Il faut des ressources pour investir les médias sociaux
Ce billet de la firme Orénoque sur le branding, la réputation, l’autorité et la confiance résument très bien ce que je pense. Il ne suffit pas de faire du bruit sur le web pour se créer une renommée de qualité. Pour une entreprise, obtenir une réputation enviable jour après jour demande du temps, ne serait-ce que pour s’assurer qu’on ne parle pas dans son dos, ou pire encore, que personne ne parle de soi.
Les réseaux sociaux sont encore dans bien des cas l’apanage d’une minorité. Cependant, il s’agit d’une minorité très active, qui se charge souvent de contaminer – positivement ou négativement – bien des gens de leur entourage, en ligne et dans la vie réelle. Ignorer cette minorité sera dans un futur plus tellement lointain, une erreur à laquelle peu d’entreprise pourront survivre sans dommage.
Voici une nouvelle – ou plutôt une rumeur pour le moment – lue sur le site ReadWriteWeb. Selon ce billet, le code original de Google , à savoir Urchin (du nom de l’entreprise achetée par Google), sera désactivé d’ici la fin de l’année au profit du nouveau code GA. Or encore 40% des sites utilisent le code original.